L'homosexualité était encore illégale à leur époque; en France, elle sera penalisée jusqu'en 1981. Pourtant, ils ont osé, d'abord de manière littéraire, timide, mais surement, être les porte-paroles d'une homosexualité assumée. Têtu retrace l'histoire des coming-out contemporains.
La naissance du coming-out
Pendant longtemps l'homosexualité était à peine concevable. Les personnes étaient avec l'autre sexe, bon gré mal gré, ou cachées. On avait certes des amants, mais le concept d'homosexualité s'est peu à peu affiné : d'abord « inverti » puis « pédéraste », les hommes sont devenus « homosexuels » au XIXe siècle (terme utilisé par un obscur écrivain asutro-hongrois, Karl Maria Kertbeny) puis « gays » au XXe, et les femmes « lesbiennes ». À mesure que les m½urs évoluaient, les identités homosexuelles ont commencé à s'affirmer, et avec elles la revendication de leurs droits à vivre leur orientation sexuelle librement. Mais le placard est plutôt une poupée russe, les homosexuels subissant les multiples obstacles de la loi, de la religion, de la société, et surtout du petit nombre de personnes en capacité de s'assumer comme homo. Réalisant que l'invisibilité était un obstacle majeur pour changer l'opinion publique, le juriste et journaliste allemand Karl Heinrich Ulrichs, défenseur des droits des homosexuels, recommanda aux homosexuels de ne plus se cacher : il « invente » l'idée du coming-out comme un moyen d'émancipation, en 1869. Iwan Bloch, un médecin juif allemand fera de même dans l'ouvrage fondateur de la sexologie, La vie sexuelle de notre temps en 1906, puis Magnus Hirschfeld en 1914 dans sa principale ½uvre L'homosexualité chez les hommes et les femmes, qui disserte sur l'impact social et légal qu'aurait le coming-out de centaines d'hommes et de femmes de haut rang auprès de la police, afin d'influencer le législateur et la société.
Source et article complet : Têtu (28 août 2017)
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